Les géostockages
Comment se débarasser du CO2 ? Le recycler dans certains usages : c'est déjà fait et l'on ne voit pas trop quelles nouvelles molécules à base de CO2 pourraient susciter un certain intérêt. Que faire pour continuer à émettre du CO2 sans pour autant accroître sa concentration dans l'air ? Il ne reste que le stockage. Mais les quantités annuelles de CO2 émises sur notre Terre excluent les moyens classiques de stockages de gaz en surface terrestre : bouteilles de gaz comprimé, gaz liquide, état solide. Les coûts et surtout les volumes seraient bien trop importants. Quant à l'espace, n'en parlons pas ! Reste le sous-sol, alors "y a qu'à ...".
Trois types de "géostockage" sont envisageables.
Les réservoirs de gaz naturel déplétés
Le gaz naturel stocké depuis des temps géologiques dans le sous-sol dans des poches imperméables offre une possibilité. Le CO2 vient en substitution du gaz naturel préalablement exploité. Le seul problème se situe au niveau du nombre de sites disponibles : ils sont largement insuffisants en regard des quantités à stocker. Il convient néanmoins de s'assurer que là où le gaz naturel ne présente aucune réaction chimique avec les roches avoisinantes, le CO2 demeurera également inerte à leur égard. Ce stockage a déjà été réalisé à Lacq par TOTAL, puis abandonné.
Les anciens puits de pétrole
Un puits de pétrole permet de récupérer 30 à 40% du gisement pétrolier en place. Ce qui reste demeure imprégné à la roche en place. Afin de récupérer davantage de pétrole, il convient de substituer au pétrole résiduel un liquide présentant une meilleure mouillabilité qui imprégnera la roche à sa place. Pour cela, on utilise du CO2 à l'état supercritique (pression et température présentent des valeurs supérieures à celles du point critique). C'est ce que l'on appelle "récupération assistée du pétrole" (Enhanced Oil Recovery - EOR)
Cette méthode est largement exploitée par l'industrie pétrolière. Le géostockage consiste alors à injecter le CO2 par le forage déjà en place. On peut néanmoins se demander de quelle place dispose-t-on dans le forage pour injecter plus de CO2 supercritique s'il est déjà en place à la suite d'un EOR ? à moins qu'il n'y ait eu quelques fuites inobservées de CO2 faute d'un suivi de l'intégrité du stockage dans le temps.
Toujours est-il que là aussi les sites disponibles demeurent insuffisants au regard des quantités à stocker.
Les nappes salines
Les nappes salines diposent théoriquement des capacités de stockage de CO2 les plus importantes. Le seul problème est que les conséquences potentielles de telles installations n'ont pas fait l'objet d'études scientifiques contradictoires. D'énormes moyens financiers ont été engagés pour développer une communication positive sur cet aspect. Notre petite association, avec ses modestes moyens, se propose de commencer à dégager les aspects négatifs de cette idée. Nous espérons que d'autres personnes viendront compléter les points que nous abordons succinctement dans le gigagéoprojet de Grandpuits.
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