Economie et financement des géostockages
Dans le cas des Etats-Unis, les coûts de la séquestration géologique varient de 2,84 $ à 28,12 $ par tonne métrique de CO2 [1].
Il est intéressant de noter que les américains prévoient 2 années d'étude et de construction du projet, 20 ans d'exploitation et 50 ans de fermeture et suivi du site, et puis plus rien ! Ils ne suivront plus les mouvements du CO2 dans la nappe saline et les fuites à l'air libre pouvant s'échelonner sur quelques millénaires [1].
Cette étude [1] indique aussi que les coûts de stockage du CO2 s'accroissent avec la capacité du stockage pour les aquifères salins : de 3 $/tonne de CO2 pour une capacité de 300 milliards de tonnes métriques de CO2 jusqu'à 78 $/tonne de CO2 pour une capacité de 2 800 milliards de tonnes métriques de CO2.
R. Farret [2] cite Naims (2016) qui effectue une synthèse d’études existantes sur le coût du captage, et constate qu’il est globalement plus élevé que le coût de production du CO2 par d’autres filières industrielles (procédés dits « à haute pureté ») : procédés de fermentation, du traitement du gaz naturel, et de la production d’engrais (le CO2 étant à la fois un sous-produit de la production d’ammoniac et un intrant pour la production d’urée).
R. Farret évalue aujourd’hui ce coût à au moins 50 €/t pour l’ensemble de la chaîne captage-transport-stockage, voire significativement plus élevé. Ce coût est à comparer avec le prix du quota de CO2 en Europe : environ 6 €/t actuellement (depuis 5 ans il varie dans une fourchette comprise entre 4 et 8 €/t) [2].
La société TotalEnergies est impliquée dans les projets Northern Lights et Luna de la Norvège. La Norvège annonce un coût d’abattement situé entre 100 et 120 dollars par tonne CO2, qui est un de plus bas des pays stockeurs, avec des perspectives de baisse lors du développement du marché. Il faudrait cependant y additionner le coût de transport par bateaux.[4]
Aux Pays-Bas, les coûts envisagés (captage + transport + stockage) s’élèveraient entre 108 et 265 €/tCO2. Plusieurs représentants d’entreprises françaises potentiellement concernées par l’exportation de CO2 dans des sites de stockage des Pays-Bas, considèrent que ce coût est relativement élevé, notamment du fait du passage obligatoire du CO2 par le port de Rotterdam[4].
Au Danemark, les coûts varient selon les zones géologiques et les technologies proposées. À l’horizon 2030, le coût du stockage en mer est évalué entre 20 et 45 €/t, ces montants pourraient être divisés par deux dans le cas d’un stockage terrestre ou côtier [4].
Le Club CO2 estime que la capture se situe entre 50 et 100 €/t et le stockage entre 5 et 30 €/t [4].
L'ADEME [3] mentionne qu"en général, il est considéré qu'un site de stockage sera utilisé pendant 20 ans suivi d'une période de surveillance de 20 ans avant le transfert à un opérateur public. La durée d'amortissement est calculée sur cette 1ère durée de 20 ans."Sous cette réserve, l'ADEME évalue le coût de stockage à terre pour de nouveaux puits à 1 €/t de CO2 pour une capacité de 200 Mt de CO2 - 5 €/t de CO2 pour une capacité de 66 Mt de CO2 - 12 €/t de CO2 pour une capacité de 40 Mt de CO2.
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